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Conseil municipal d'Hénin Beaumont
25/05/2010 21:09
C’est à un conseil municipal somme toute devenu banal qu’il nous a été donné d’assister ce jour. Banal puisque comme l’on s’y attendait, la passionaria du Front National et son hobereau y auront encore été de leur couplet accusateur sur un air du « tous pourris » usé jusqu’à la corde. Et bien entendu, le clou du spectacle, un départ tonitruant du conseil devant des caméras en pamoisons. Nous remarquons le peu de cas que font les élus du FN aux 48 % des électeurs qui leur ont donné leur suffrage. En effet, par ce geste, ils ont renoncé à siéger à toutes les commissions. C’est officiel maintenant, il y a à Hénin une majorité sans opposition, hors mis une opposition d’empanachés adeptes des médias où ils se complaisent à briller. Ceux-ci menacèrent en passant de porter un nouveau référé, un de plus, contre l’élection de ce soir. Bref passons sur l’insignifiant et arrivons à l’élection du nouveau maire et de ses adjoints proprement dit. Après l’intronisation de Cécile Bailly au poste de conseillère municipal, en remplacement de Daniel Duquenne, démissionnaire suite à son invalidation par le Conseil d’Etat, le conseil passa à l’élection du nouveau Maire. Ce fut Eugène Binaisse qui, sans surprise, sera nommé à cette charge. Par la suite il fut procédé à la désignation des adjoints. Furent élus dans l’ordre respectif du tableau : Georges Bouquillon, Caroline Troy, René Delesalle, Christine Delahaye, Marcel Germe, Chantal Vendeville, Orphéo Cogo, Rose Marie Slaviero et Patrick Dulonpont. Mr Binaisse, nouveau maire de notre ville, nous fit ensuite un discours de politique général maniant le consensus et la menace vis-à-vis du FN et des autres partis héninois d’opposition (MoDem, PCF, Vert, DLR, …) avec son style professoral inimitable. Il a également parlé de fédérer les synergies pour amener de la sérénité à Hénin Beaumont. Dont acte, nous jugerons sur pièce.
Le Comité local Héninois
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Commentaire de elanide (26/05/2010 16:58) :
Les paroles du mardi soir ne sont plus valables le mercredi. A l image du
1er mai un appel de binaisse au dialogue non respecte par lui et remis en
cause le 7 mai par une attaque en regle du syndicat cftc qui etait venu le
1 er mai rappele aux elus leur existence. D ailleurs petit mouvement
felicite dans le hall de l hotel de ville par devinez: m
delesalle.....etonnant non.
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Commentaire de DLR1 canal historique (26/05/2010 17:06) :
Wait and see !
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Stigmatisantes, traumatisantes
25/05/2010 14:37
EDUCATION NATIONALE
Stigmatisantes, traumatisantes, les notes dans le collimateur des défenseurs de Monchéri-Moncœur !
par David Desgouilles
Cette semaine, trois fédérations de parents d’élèves ont lancé un appel à Luc Chatel, ministre de l’Education nationale. Il s’agissait de mettre en cause le système de notation encore en vigueur dans nos contrées, jugé trop stigmatisant pour les enfants. A la FCPE, classée à gauche et depuis longtemps acquise aux délires pédagogistes, se sont jointes la PEEP, plus à droite, et même l’APEL, principale force parentale dans l’enseignement privé.
Stigmatisantes ! C’est vraiment le mot à la mode, ces temps-ci. Un député UMP, d’autant plus acquis aux thèses pégagogistes qu’il enseigne les trop fameuses sciences de l’éducation dans une fac de sport, avait utilisé le mot “traumatisantes”. Ces organisations et ce parlementaire sarkozyste s’appuient sur les thèses d’un certain Antibi sur la “constante macabre”, thèses auxquelles Jean-Paul Brighelli avait, avec sa verve habituelle, fait un joli sort.
Dans beaucoup d’écoles primaires, déjà, on ne note plus et on se contente d’un barème entre A (acquis), B (en cours d’acquisition) et C (non acquis). Il paraît que c’est moins stigmatisant que les notes sur dix ou sur vingt. Il s’agirait d’une évaluation plus juste et qui rendrait mieux compte de la progression des élèves. Et les associations de parents d’élèves ne craignent même pas le ridicule de souhaiter que l’on remplace les notes par un “contrat de confiance”, reprenant le slogan publicitaire d’une firme vendant de l’électroménager. Plus “d’interros surprises”, il faut que l’élève connaisse systématiquement ce sur quoi il sera interrogé. S’il ne le sait pas, c’est un piège. Pas la peine de tenter de leur faire comprendre que ce genre d’interrogations est provoquée dans le but de vérifier que les élèves font preuve de régularité dans le travail. Des pièges qu’ils vous disent ! Qu’on leur donne directement le corrigé ; ils ne sont jamais piégés.
Les trois organisations accusent les profs de se faire sélectionneurs. Et d’organiser une compétition malsaine entre les élèves. Une compétition ! Vade retro satanas ! Des gosses qui chercheraient à devenir meilleurs que leurs copains et leurs copines et qui souhaiteraient -horreur- à être les premiers de la classe. Comment l’école pourrait donc cautionner de si vils sentiments ? Il ne faudrait pas s’arrêter en si bon chemin. Il est urgent d’interdire les matches de foot et les concours de corde à sauter dans les cours de récré ou, à tout le moins, qu’on ne compte pas les points. Qu’il n’y ait ni vainqueurs ni vaincus. Trop stigmatisant ! Trop traumatisant ! Même si ce sont eux qui s’évertuent à vouloir absolument savoir qui gagne à la fin, il faut, à tout prix, faire leur bien, malgré eux, et leur annoncer fièrement, comme à l’école des fans de feu Jacques Martin, que tout le monde a gagné.
En fait, notes ou pas notes, les gosses cherchent toujours à savoir qui est le ou la meilleur(e) d’entre eux. C’est humain. Cette compétition existera toujours. Permettre qu’elle soit encadrée par le Maître, et la solennité d’interrogations notées, demeure la solution la plus satisfaisante, surtout pour l’enfant qui sait ainsi où il se situe par rapport à ses semblables. Ce qui est traumatisant, c’est de ne pas savoir. L’argument le plus solide, et à vrai dire le seul, qui est avancé par les adversaires du système de notation tel qu’il existe aujourd’hui est le suivant : on ne valorise pas assez le bon travail, stigmatisant plutôt le mauvais. Au risque de surprendre, je ne le conteste pas. Mais, ajouté-je, à qui la faute ? Sous la pression de quels idéologues a t-on supprimé les prix et les tableaux d’honneur ? N’est-ce pas sous la pression pédagogiste qu’on les a abandonnés, pour crime d’élitisme, même républicain ?
Laissez moi vous conter une histoire, authentique. Il était une fois un petit garçon de douze ans. Le Général de Gaulle venait de revenir au pouvoir, c’est dire si ce n’est pas nouveau. Fils d’ouvrier-maçon et de cultivatrice, ce gosse était le meilleur élève à l’école communale de son village, le premier des ânes, comme on lui disait et qu’il nous répète encore aujourd’hui. Mais il fut tout de même conseillé à la famille de l’envoyer au lycée Rouget de Lisle au chef-lieu de département. La première année, pensionnaire, dépaysé, éloigné des siens, il ne fera pas une bonne année. Lorsqu’il lui est arrivé de parler de cette première année, on sentait qu’il avait beaucoup souffert. Mais c’était une époque où le redoublement n’était pas encore un gros mot. Il “retape” et, lors de sa seconde sixième, il va même apparaître au tableau d’honneur, raflera quelques accessits et surtout un premier prix de Latin. Fier comme Artaban, il le ramènera à son curé, qui faisait partie de ceux qui croyaient beaucoup en sa réussite. Le curé en question sera très fier lui aussi.
Comment peut-on mieux montrer à quel point abandonner ces cérémonies solennelles de remises de prix fut un crime contre l’Ecole de la République ? Qu’un gosse d’ouvrier, de paysan ou de chômeur ne puisse pas, par la force de son travail, de ses efforts, montrer aux siens -mais surtout à lui-même- qu’il peut rafler des prix au nez et à la barbe de ses copains plus fortunés, c’est déjà une erreur. Lui enlever aujourd’hui la possibilité d’être le premier de la classe, en supprimant les notes, serait une faute impardonnable.
Au lieu de supprimer les notes, rétablissons donc plutôt les prix, les tableaux d’honneur et ces cérémonies de fin de trimestre ou d’année qui seront autant de rites de passage. Récompensons le mérite. C’est cela la République, c’est cela l’Egalité, qui, comme l’écrivait récemment Natacha Polony, n’a rien à voir avec l’égalitarisme. Désignons les meilleurs, redonnons les en exemple. Vous verrez alors que les gosses seront moins traumatisés, et les élèves plus faibles moins stigmatisé
- Au niveau de sa direction parisienne. A la base, c’est plus compliqué.
- A égalité avec “dérapage”
- Je n’écrirai pas le nom de ce monsieur ici. Mais il n’est pas dit qu’il n’aura pas le droit à un texte dédié un de ces jours, un joli portrait bien stigmatisant, qui pourrait bien traumatiser ses électeurs, lorsqu’ils apprendront que leur député de droite partage la même conception de l’école que Gaby Cohn-Bendit.
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Pourquoi il faut mettre fin à la monnaie unique
25/05/2010 14:22
Même si les adorateurs de l’euro continuent à bêler que la monnaie unique nous protège (on se demande bien de quoi), les pays de la zone euro deviennent tous les jours plus conscients des dangers de la monnaie unique. Voilà pourquoi il devient urgent de mettre fin à cette hasardeuse expérimentation.
Le mythe de la protection
Pour être honnête, il faut bien reconnaître que la monnaie unique a eu quelques effets bénéfiques. Tout d’abord, elle facilite les échanges (frontaliers, touristiques, commerciaux) au sein de la zone, même si elle n’a pas fondamentalement accéléré un mouvement qui lui préexistait largement. Ensuite, dans un premier temps, la convergence des taux longs a permis aux pays qui souffraient d’une forte prime de risque de réduire considérablement le coût de leur dette.
Mais cette convergence s’est interrompue en 2008 et nous sommes revenus à la situation d’avant l’euro. En outre, il convient de tordre le cou à l’idée reçue que l’euro nous aurait protégés. Un simple examen des chiffres le démontre clairement : la zone euro est entrée en récession dès le 2ème trimestre 2008, soit un trimestre avant les Etats-Unis. En 2009, le PIB étasunien a baissé de 2,5%, contre 4% en Europe et en 2010, la croissance sera de 1% de ce côté ci de l’Atlantique, contre 3% de l’autre.
Et pourtant, la récession venait des Etats-Unis et y a été beaucoup plus dure que chez nous, avec une baisse de 30% de la valeur de l’immobilier qui a durement touché des millions de ménages. La crise aurait du être beaucoup plus dure aux Etats-Unis et c’est à cause de la politique européenne qu’elle a été plus dure sur le vieux continent. Enfin, les derniers mois nous montrent bien que l’euro ne nous protège en aucun cas de la spéculation, qui s’est déplacée sur les taux des dettes souveraines.
La plaie de la surévaluation
En fait, l’euro est un boulet accroché aux économies européennes, qui pénalise la croissance économique des pays membres. La raison est assez simple : hormis à sa naissance et pendant quelques temps (où il est descendu jusqu’à 0,82 dollar), l’euro est une monnaie structurellement surévaluée. Les économistes estiment que son cours normal devrait être de 1 à 1,15 dollars à parité de pouvoir d’achat, soit encore une surévaluation de plus de 10% aujourd’hui (qui a atteint 50% mi-2008 à 1,6 dollar).
Et cette surévaluation encourage les délocalisations. Tout d’abord, Airbus, fleuron de notre industrie, a décidé d’augmenter la part de ses composants produits en zone dollar pour se prémunir de la surévaluation de l’euro : une partie du fuselage de l’A350 sera donc produit aux Etats-Unis. Un comble ! Les constructeurs automobiles Français ont suivi le même raisonnement : ils produisaient 3 millions de voitures en France en 2004. Ce chiffre est tombé à un peu plus de 1,5 en 2009…
La plaie de la désinflation compétitive
Il faut dire qu’outre le niveau trop élevé de l’euro, les pays de la zone souffrent de la politique de désinflation compétitive Allemande, conséquence logique de l’unification monétaire. En effet, dans un système de parité complètement fixe, chaque point de hausse de salaire de moins que le voisin est un point de compétitivité coût de mieux qui permet de gagner la bataille commerciale. C’est ce que l’Allemagne a compris depuis le milieu des années 1990 et applique avec toute sa rigueur.
Pire, ce comportement bien peu collectif a toutes les chances de pousser les autres pays à adopter la même politique de rigueur salariale absolue pour ne pas perdre en compétitivité. Mais déjà que cette politique avait un impact extrêmement négatif quand elle était uniquement poursuivie par l’Allemagne, elle pourrait se révéler désastreuse si davantage de pays y cédaient, car cela réduirait encore le potentiel de croissance d’une zone qui n’a déjà pas brillé dans ce domaine depuis 10 ans…
La plaie du « one size fits all »
Mais ce n’est pas tout. L’autre problème majeur de l’euro est d’imposer une même politique monétaire à un ensemble de pays aux réalités trop disparates. Autant les taux sont généralement trop élevés pour des pays comme la France et l’Allemagne, autant ils ont longtemps été trop faibles pour des pays à croissance et inflation plus fortes. 4% était beaucoup trop peu pour une Irlande dont la croissance nominale du PIB flirtait avec les 8% ou même pour l’Espagne ou la Grèce.
En effet, si on prend le cas de l’Espagne, pays qui avait un excédent budgétaire au milieu des années 2000, c’est bien l’euro qui a provoqué la bulle immobilière et le krach qui a suivi. En effet, les taux courts, à 4% alors que la croissance nominale de l’économie (croissance + inflation) dépassait les 6%, étaient trop bas, poussant tout le monde à investir. Si le pays avait pu mener une politique monétaire indépendante, nul doute que sa banque centrale aurait monté les taux et éviter la bulle.
Mais ce n’est pas tout, il y a des pays avec des excédents commerciaux et d’autres avec des déficits, nécessitant des politiques monétaires complètement différentes. Les premiers ont besoin que leur monnaie s’apprécie alors que les seconds ont besoin que leur monnaie se déprécie pour que les situations se rééquilibrent. En imposant une même politique à des pays différents, l’euro aggrave les problèmes au lieu de les résoudre. L’euro empêche les ajustements de la balance commerciale.
Une Zone Monétaire Non Optimale
En fait, les défauts de l’euro sont insurmontables car la zone euro n’est absolument pas une Zone Monétaire Optimale, comme le définissent les économistes, à savoir une zone géographique apte à partager une même monnaie. Aucun des trois critères nécessaires n’est rempli, à savoir la convergence macro-économique, la mobilité des travailleurs et l’existence d’un budget central. L’euro n’était qu’une aventure politique destinée à contraindre les Etats à construire l’Europe sur un modèle fédéral.
Le problème fondamental de la zone euro est que les pays qui y participent sont des pays trop dissemblables pour partager une même monnaie. Certains veulent utiliser cela pour pousser leur agenda fédéraliste. Mais même une intégration très rapide et forte serait insuffisante tant les pays sont différents et nécessitent, par-delà des transferts d’argent, des politiques monétaires radicalement différentes pour s’adapter à leurs réalités nationales.
L’alternative de la monnaie commune
Mais alors, que fait-on après la monnaie unique ? Il y a une solution qui permettrait de conserver l’euro tout en en corrigeant les faiblesses : en faire la monnaie commune de l’Europe, en réintroduisant des monnaies nationales qui permettront à chacun de mener des politiques adaptées aux différentes réalités nationales. Par exemple, un tel mécanisme aurait permis aux banques centrales Espagnole et Irlandaise de monter leurs taux pour éviter la formation d’une bulle immobilière dans les années 2000.
En outre, une telle construction (basée sur un Système Monétaire Européen permettant des dévaluations et des réévaluations) rendrait caduque les politiques excessives de désinflation compétitive, ce qui pousserait l’Allemagne à adopter une politique plus tournée vers la croissance que vers le contrôle des salaires. Mieux, un tel euro, qui deviendrait une monnaie d’échange, pourrait déborder du cadre de l’Union Européenne pour devenir un véritable rival du dollar, ce qu’il n’a pas fait aujourd’hui.
Certains agitent bien démagogiquement le spectre de taux d’intérêt à 10% en France, mais cela est malhonnête. Malgré le déficit le plus élevé du G7, la Grande-Bretagne arrive toujours à se financer à des taux raisonnables. D’autres avancent que la dette deviendrait ingérable en cas de dévaluation. Pas faux, sauf si les gouvernements imposent une conversion en monnaie nationale avant la dévaluation : de toutes les façons, mieux vaut cela qu’un défaut généralisé.
Surévaluation, compression de plus en plus forte des salaires et de la croissance, divergences économiques entre pays membres, encouragement des bulles, impossibilité d’ajuster les déséquilibres commerciaux : la monnaie unique est une catastrophe économique dont il faut sortir, vite !
Laurent Pinsolle
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Le clivage droite-gauche : une illusion qui a de l’avenir ?
25/05/2010 09:07
Difficile pour un homme ou un mouvement politiques d’échapper à la sempiternelle question : « Êtes-vous de droite ou de gauche ? » Passage obligé de l’exercice médiatique, le port d’une de ces étiquettes nous est présenté comme déterminant quant au choix que les citoyens seront amenés à faire pour tel ou tel. Pourtant, depuis trente ans, de nombreuses enquêtes ont montré qu’une proportion croissante de Français peine à distinguer droite et gauche. Bien plus encore, l’évolution de l’électorat, et surtout, son extrême volatilité, confirment qu’à l’heure du vote ces notions sont de plus en plus dépassées. Pourtant, les apôtres de la bien-pensance persistent à vouloir cataloguer tous les acteurs de la scène politique selon une logique bipolaire.
Difficile pour un homme ou un mouvement politiques d’échapper à la sempiternelle question : « Êtes-vous de droite ou de gauche ? » Passage obligé de l’exercice médiatique, le port d’une de ces étiquettes nous est présenté comme déterminant quant au choix que les citoyens seront amenés à faire pour tel ou tel. Pourtant, depuis trente ans, de nombreuses enquêtes ont montré qu’une proportion croissante de Français peine à distinguer droite et gauche. Bien plus encore, l’évolution de l’électorat, et surtout, son extrême volatilité, confirment qu’à l’heure du vote ces notions sont de plus en plus dépassées.
Pourtant, les apôtres de la bien-pensance persistent à vouloir cataloguer tous les acteurs de la scène politique selon une logique bipolaire. Deux arguments sont avancés pour défendre la pertinence d’un tel clivage : d’une part, l’historicité d’une division qui serait un élément fondamental de la vie politique française depuis 1789 ; d’autre part, l’existence de deux cultures et de deux projets politiques qui continueraient à s’opposer en offrant des réponses contrastées aux défis de notre temps. Hors, ni l’une ni l’autre de ces affirmations ne peut survivre à un examen critique.
Une vision réductrice du passé politique de la France
Si l’on s’en tient à la version officielle, le clivage droite / gauche serait né sous la Révolution, quand l’Assemblée constituante débattit du veto à attribuer au roi : il séparait donc, à droite, les défenseurs d’une souveraineté partagée entre le roi et la nation, et à gauche les tenants de la souveraineté nationale. Or, à partir de cette fracture originelle, force est de constater que la frontière entre droite et gauche n’a cessé de se déplacer, en fonction des circonstances historiques, mais aussi de l’apparition de nouvelles idéologies, souvent nées à l’extrême gauche.
Ainsi, l’homme de gauche a pu être, au fil de l’histoire : révolutionnaire, républicain, libéral, montagnard, radical, socialiste, communiste. Quant à l’homme de droite, il a pu aussi bien être contre-révolutionnaire, monarchiste, conservateur, nationaliste, démocrate-chrétien. A chaque époque, le débat renaissait autour de nouvelles questions : sur la nature du régime politique (monarchie, république ou synthèse impériale), sur les relations avec le catholicisme (religion d’Etat ou laïcité), sur la nation (nationalisme ou internationalisme) sur l’organisation de l’économie (libéralisme ou interventionnisme), sur la question sociale (laisser-faire, Etat-providence ou socialisme).
De plus, les valeurs respectivement portées par la droite et la gauche ont profondément évolué, et il n’a pas été rare de voir s’effectuer des transferts de l’une vers l’autre. Par exemple, si le libéralisme, plutôt né à gauche, est devenu progressivement une idée de droite, le patriotisme a effectué le chemin inverse. De même, certaines questions considérées comme fondatrices du clivage droite / gauche, ont fini par faire l’objet d’un large consensus, comme l’acceptation des institutions républicaines. C’est peut-être pour cette raison qu’au final les expressions de droite et gauche ont été fort peu employées pour désigner les grands courants politiques de notre histoire. On s’est plus revendiqué du nationalisme, du républicanisme, du radicalisme, du socialisme ou de l’anarchisme, que « de droite » ou bien « de gauche ».
Il est vrai que l’on a malgré tout tendance à créditer chaque pôle d’une identité particulière : la gauche serait fondée sur le primat de l’égalité, sur l’idée de solidarité et de transformation sociale ; quant à la droite, l’accent mis sur la liberté (entendue comme autonomie de l’individu), l’ordre et la tradition constitueraient ses principes cardinaux. Mais il n’en reste pas moins que de nombreux acteurs majeurs de notre histoire politique échappent à cette opposition binaire et ô combien réductrice : Napoléon, Gambetta, Clemenceau, Mendès France ou de Gaulle ont tous été soit revendiqués, soit rejetés par la droite et la gauche autoproclamées. Le général lui-même n’hésita pas à déclarer : « Il y a l’éternel courant du mouvement qui va aux réformes, qui va aux changements, qui est naturellement nécessaire, et puis, il y a aussi un courant de l’ordre, de la règle, de la tradition, qui, lui aussi, est nécessaire. C’est avec tout cela qu’on fait la France. »
Certes, nous dira-t-on, tous ces hommes et ceux qui les suivirent ont eu pour dénominateur commun d’avoir à jouer un rôle dans des circonstances exceptionnelles, celles où les querelles s’effacent devant la nécessité des événements. Mais ne sommes-nous pas précisément entrés dans un de ces tourbillons de l’Histoire où la politique doit se refonder sur une confrontation de projets et non sur des pseudo-identités devenues illusoires mais puissamment entretenues ?
Gauche et droite aujourd’hui : une parodie au service du système
Il faut reconnaître à la gauche et la droite officielles au moins un mérite : depuis le milieu des années 1980 — date du « tournant libéral » pris par les socialistes au pouvoir — elles ont parfaitement su incarner leur rôle et jouer aux téléspectateurs-citoyens une véritable comédie d’opposition. A en croire les débats des vingt-cinq dernières années, l’affrontement entre gauche et droite se cristallise autour de questions sociétales, permettant à chaque camp d’adopter une posture souvent théâtrale : le racisme, le PACS, la parité, le droit de vote des étrangers, les sans-papiers… autant de thèmes qui ont submergé la scène politique et permis à chacun d’affirmer à bon compte son identité.
Plus largement, il s’agit moins désormais d’être de droite ou de gauche que de le paraître. A l’image droit-de-l’hommiste et libertaire de la gauche, répond l’attitude conservatrice et sécuritaire de la droite. En période d’élections, il n’est cependant pas interdit, au contraire, d’aller piocher dans la boîte à symboles du voisin : ainsi, quand en 2007 Ségolène Royal se prenait à rêver d’une France où dans le jardin de chaque pavillon flotteraient les couleurs nationales, Nicolas Sarkozy brandissait avec Jaurès le drapeau de la révolution. Bien sûr, il reste les extrêmes qui, avec leurs discours radicaux, viennent parfois jouer les trouble-fêtes. Mais au final, leur agitation finit toujours par se révéler utile pour les partis dominants ; soit qu’ils les utilisent comme un repoussoir, soit qu’ils leurs empruntent des thématiques de campagne mobilisatrice, pour mieux les abandonner une fois au pouvoir.
S’il est peu à peu devenu nécessaire à la droite et à la gauche dites « de gouvernement » de caricaturer et théâtraliser leurs oppositions, c’est pour mieux cacher à quel point elles ont convergé ces dernières décennies sur des questions fondamentales. C’est qu’au cours de la même période, plusieurs piliers présentés comme fondateurs de leur identité se sont effondrés. La faillite du communisme réel a ainsi privé l’extrême-gauche d’une référence. Quant à la social-démocratie, elle n’a pas su construire de modèle alternatif à ce qu’elle-même a interprété comme une victoire du modèle libéral. A droite, la tradition d’un capitalisme paternaliste, souvent patriote et conservateur a été balayée par la révolution néo-conservatrice venue d’outre-Atlantique.
De fait, droite et gauche se sont rapprochées en acceptant ce qu’il est convenu d’appeler la mondialisation néo-libérale, c’est-à-dire la libération des échanges économiques à échelle mondiale et la mise en concurrence des territoires, des travailleurs, des modèles sociaux. Un tel alignement supposait au préalable de lever le principal obstacle sur la route de libre-échange intégral : la souveraineté des Etats. Il s’agissait d’un double reniement, car cela impliquait non seulement de renoncer à la souveraineté nationale d’un point de vue économique, mais aussi politique ; en fait de réduire à l’extrême tout contrôle démocratique de l’économie et toute idée d’indépendance nationale.
Il suffit d’examiner la position des partis dominants sur les principaux traités signés dans le cadre de l’OMC, mais surtout dans celui de la construction européenne, pour voir cette convergence à l’œuvre. En choisissant cette voie, droite et gauche se sont faites les complices d’un désastre sans précédents : par la mise en concurrence déloyale de son économie, le démantèlement de ses services publics, la tutelle imposée à sa politique étrangère, la France se voit désormais gangrénée par le chômage de masse, la ruine de son modèle social, et la perte de son rang sur la scène internationale.
Un déclin donc, mais un déclin provoqué, voire instrumentalisé. Les maux dont souffre la Nation sont l’occasion pour chaque camp de concocter une soupe politique qui leur tient lieu de programme. La droite s’empare des désordres inhérents à une société sans repères, où la loi de la jungle s’impose peu à peu, pour jouer les gros bras ; la gauche surfe sur la détresse sociale en mimant les dames patronnesses. Les véritables questions sont esquivées par l’inflation de polémiques au cours desquelles les fondements de notre modèle républicain — souveraineté, égalité, solidarité, laïcité — sont attaqués au nom de la diversité, de la compétitivité, ou de la modernité.
Il est plus que temps de jeter les masques ; il est plus que temps de reconstruire la vie politique autour du vrai clivage, entre ceux qui, comme parfois par le passé, ont pris le chemin du renoncement, et ceux qui refusent que l’exemplarité morale, sociale et politique de la France soit reléguée aux oubliettes de l’Histoire.
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Un week end dans la circonscription 4
24/05/2010 20:48
Tournoi eurofoot de Dourges.
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